Hyperhidrose/ Hyperhidrosis
- Sandra Costecalde
- 24 janv. 2019
- 9 min de lecture
Qu’est-ce que l’hyperhidrose? C’est une pathologie qui se définit par une production excessive de sueur par les glandes sudorales eccrines dépassant les besoins de la thermorégulation. Elle peut être locale (hyperhidrose primitive= elle se produit seulement sur une partie du corps: paumes des mains, plante des pieds, aisselles…) ou généralisée (hyperhidrose secondaire= la sudation immodérée se produit sur le corps entier. Beaucoup plus rare). Transpirer est un phénomène physiologique normal pour réguler la température de son corps. Lors d’un effort physique où quand il fait chaud, le corps produit plus de sueur, sous la commande d’une glande nommée hypothalamus. En cas d’hyperhidrose, deux phénomènes se produisent. C’est ce que l’on observe en cas d’hyperhidrose liée à l’anxiété ou au stress. Il y aurait un hyperfonctionnement du circuit habituel initié par l’hypothalamus et d’autres circuits nerveux contrôlés par le cortex cingulaire antérieur seraient impliqués. Cette région du cerveau joue un rôle important dans le contrôle des émotions et l’adaptation aux situations.
Cette pathologie peut être très embarrassante et avoir des conséquences importantes sur la vie socioprofessionnelle. C’est un cercle vicieux, car l’angoisse provoquée par la sueur aggrave davantage sa production.

Hyperhidrose plantaire/ Plantar hyperhidrosis
Quels sont les causes? Dans 30 à 50% des cas d’hyperhidrose localisée, on retrouve une prédisposition héréditaire. Un enfant né d’un parent atteint d’hyperhidrose des mains par exemple, a une possibilité sur quatre d’être atteint à son tour. Cette hyperhidrose est idiopathique car il n’y a pas vraiment de cause. Elle touche des personnes dites en « bonne santé » et touche majoritairement les jeunes adultes à partir de l’adolescence, et diminue au delà de 40ans. A savoir qu’elle peut découler dans certains cas d’une malformation de la colonne vertébrale. Concernant l’hyperhidrose généralisée (toutes les glandes sudoripares sont hyperactives), les causes peuvent être: une surcharge pondérale, la ménopause, une infection chronique comme par exemple la tuberculose, des maladies endocriniennes comme le diabète, une hyperthyroïdie, le cancer, certains médicaments. Dans les deux cas, l’hyperhidrose est souvent l’une des conséquences d’une pathologie psychologique comme par exemple des troubles liées à l’angoisse.
Comment diagnostiquer ce problème? Pour l’hyperhidrose généralisée, le médecin effectuera des analyses médicales pour exclure la présence de certaines affections sous-jacente qui pourraient être à l’origine de cette dernière. Concernant l’hyperhidrose localisée, il existe le test à l’iode amidon (un médecin applique une solution d’iode sur la zone de sudation puis il saupoudre de l’amidon et recherche une coloration bleu foncé ou violette. Cette couleur indique la région qui subit une sudation excessive); et le test du papier (un médecin place un papier spécial sur la région où la sudation est observée. La sueur est absorbée dans le papier, puis on pèse le papier. Le poids du papier après le test indique la quantité de sueur absorbée).
Comment traiter cela? Si l’affection est modérée, la thérapie de première intention se résume à des produits d’application locale à base de sels d’aluminium. Plus précisément, le chlorure d’aluminium hexahydraté qui est le traitement local de référence. Ce produit se trouve dans le commerce sous les noms de détranspirant, antitranspirant, déodorant de longue durée, sous forme de liquide ou de crème. Aux concentrations usuelles, les produits au chlorure d’aluminium sont efficaces pour stopper une transpiration normale ou un peu excessive, mais impuissants pour les hyperhidroses gênantes. Ils sont plus efficaces an cas d’hyperhidrose axillaire. Ces antiperspirants doivent être appliqués de préférence la nuit, lorsque les glandes sudorales agissent plus faiblement. Comme exemple de produits: solution d’alcool éthylique contenant du chlorure d’aluminium à des concentrations variables= 6 % (Xerac AC®), 6,25 % (Drysol doux®) et 20 % (Drysol®). Disponible sous forme d’applicateur pour les aisselles et en solution embouteillée pour les mains et les pieds. Mais encore, les gel hydro-alcooliques contenant 15 % de chlorure d’aluminium, pour les aisselles, les mains et les pieds (par exemple, Hydrosal®). Le gel cause habituellement moins de réactions cutanées que la solution d’alcool. L’ionophorèse: cette technique consiste à plonger les mains et les pieds dans des bacs d’eau, dans lesquels circule un faible courant électrique. Ce courant (de 15 à 20 mA) agit sur la surface de la peau en l’épaississant et bloque ainsi le fonctionnement normal des glandes sudoripares. Facile à mettre en œuvre pour les mains et les pieds, ce procédé est plus compliqué à appliquer dans la région axillaire. Cela nécessite l’utilisation d’électrodes que l’on pose sur les aisselles avec des éponges mouillées. Il nécessite entre trois et cinq séances de 10 minutes par semaine, jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant. Des séances d’entretien sont ensuite réalisées deux à trois fois par semaine. Ce traitement est assez contraignant mais efficace dans la plupart des cas. Il est sans danger et bien toléré car le traitement est doux et indolore. Il faut compter environ 1 mois pour obtenir un résultat probant. Parmi les effets secondaires possibles de ce traitement, on retrouve : la sécheresse et le détachement de la peau. On évite ce traitement chez les personnes porteuses d’un pacemaker et chez les femmes enceintes. Autre traitement possible, la toxine botulique de type A. Elle est proposée lorsque les applications locales et le traitement par ionophorèse se révèlent inefficaces ou qu’ils sont abandonnés par le patient car trop astreignant. Elle est surtout adapté aux hyperhidroses des aisselles car les injections peuvent être très douloureuses aux niveaux des mains et des pieds nécessitant des anesthésies délicates et elle peut provoquer une faiblesse musculaire. Elle consiste à bloquer les sécrétions de sueur en « anesthésiant » le nerf qui mène au muscle et donc la glande sudoripare qui ne reçoit plus de stimuli. Étant comme paralysée, elle ne travaille plus et donc ne produit plus de sueur. Il existe également, le traitement Miradry qui consiste à administrer dans le plan des glandes sudorales des ondes ultracourtes qui génèrent de la chaleur et entraîne la thermolyse (décomposition par la chaleur) de ces glandes. Une anesthésie locale est appliquée et ce traitement peut être répété 2 à 3 fois pour un effet optimal. Il est surtout utilisé pour l’hyperhidrose des aisselles. Autre possibilité, le laser qui aura également pour rôle de détruire les glandes sudoripares par la chaleur. En dernier recours, les interventions chirurgicales. Soit les chirurgiens ont recours à une excision des glandes sudorales eccrines des aisselles en ôtant une large portion de la peau des aisselles (avec les glandes apocrines sous-jacentes) soit ils ont recourt à une intervention plus invasive: la sympathectomie endoscopique transthoracique. Cette technique consiste à pincer le nerf sympathique localisée le long de la colonne vertébrale à l’aide d’un clip où a sectionner ce dernier. Cette interruption des voies nerveuses empêche les glandes sudoripares à produire de la sueur. Et enfin pour les cas d’hyperhidrose généralisés, il existe des médicaments oraux: les anticholinergiques. Ces médicaments pris par voie orale, comme le glycopyrollate et la propanthéline, bloquent l’action de l’acétylcholine. Ce messager chimique stimule une foule de réactions biologiques, y compris la production de sueur. Ces derniers sont peu utilisés en raison des effets secondaires (bouche sèche, constipation, perte du goût, étourdissements, etc.). Parfois, les tranquillisants, les antidépresseurs ou même des thérapies cognitivo-comportementales peuvent être recommandés lorsque la composante psychique est importante où dans d’autres cas, les bêtabloqueurs, les inhibiteurs calciques, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent être utilisés.
What is hyperhidrosis? It is a pathology defined by excessive sweat production by the eccrine sweat glands exceeding the needs of thermoregulation. It can be local (primary hyperhidrosis= it occurs only on one part of the body: palms of the hands, soles of the feet, armpits…) or generalized (secondary hyperhidrosis= excessive sweating occurs on the entire body. Much rarer). Sweating is a normal physiological phenomenon to regulate your body temperature. During a physical effort or when it is hot, the body produces more sweat, under the control of a gland called hypothalamus. In the case of hyperhidrosis, two phenomena occur. This is what we observe in cases of hyperhidrosis related to anxiety or stress. There would be hyperfunction of the usual circuit initiated by the hypothalamus and other nerve circuits controlled by the anterior cingulate cortex would be involved. This area of the brain plays an important role in controlling emotions and adapting to situations.
This pathology can be very embarrassing and have important consequences on socio-professional life. It is a vicious circle, because the anguish caused by sweat further aggravates its production.
What are the causes? In 30 to 50% of cases of localized hyperhidrosis, there is a hereditary predisposition. A child born to a parent with hyperhidrosis of the hands, for example, has one in four chances of being affected. This hyperhidrosis is idiopathic because there is no real cause. It affects so-called « healthy » people and mainly affects young adults from adolescence onwards, and decreases beyond the age of 40. In some cases, it may result from a malformation of the spine. Concerning generalized hyperhidrosis (all sweat glands are hyperactive), the causes can be: overweight, menopause, chronic infection such as tuberculosis, endocrine diseases such as diabetes, hyperthyroidism, cancer, certain drugs. In both cases, hyperhidrosis is often one of the consequences of a psychological pathology such as anxiety disorders.
How to diagnose this problem? For generalized hyperhidrosis, the doctor will perform medical tests to exclude the presence of certain underlying conditions that may be the cause. For localized hyperhidrosis, there is the starch iodine test (a doctor applies an iodine solution to the sweat area and then sprinkles starch and looks for a dark blue or violet coloration. This color indicates the area that is undergoing excessive sweating); and the paper test (a doctor places a special paper on the area where sweating is observed. The sweat is absorbed into the paper, then the paper is weighed. The weight of the paper after the test indicates the amount of sweat absorbed).
How to treat? If the condition is moderate, first-line therapy is limited to topical products based on aluminum salts. More precisely, aluminium chloride hexahydrate which is the local reference treatment. This product is commercially available as detanspirant, antiperspirant, long-lasting deodorant, in liquid or cream form. At usual concentrations, aluminium chloride products are effective in stopping normal or excessive perspiration, but impotent for annoying hyperhidroses. They are more effective in cases of axillary hyperhidrosis. These antiperspirants should preferably be applied at night, when the sweat glands act weaker. As an example of products: ethyl alcohol solution containing aluminium chloride at variable concentrations= 6% (Xerac AC®), 6.25% (Soft Drysol®) and 20% (Drysol®). Available as an armpit applicator and in a bottled solution for hands and feet. But also hydro-alcoholic gel containing 15% aluminium chloride, for armpits, hands and feet (e. g. Hydrosal®). The gel usually causes fewer skin reactions than the alcohol solution. Iontophoresis: this technique consists of immersing hands and feet in water tanks, in which a weak electric current flows. This current (15 to 20 mA) acts on the skin’s surface by thickening it and thus blocks the normal functioning of the sweat glands. Easy to use for hands and feet, this procedure is more complicated to apply in the axillary region. This requires the use of electrodes that are placed on the armpits with wet sponges. It requires between three and five 10-minute sessions per week, until a satisfactory result is obtained. Maintenance sessions are then conducted two to three times a week. This treatment is quite restrictive but effective in most cases. It is safe and well tolerated and the treatment is gentle and painless. It takes about 1 month to obtain a convincing result. Possible side effects of this treatment include: dryness and detachment of the skin. This treatment is avoided for people with pacemakers and for pregnant women. Another possible treatment is botulinum toxin type A. It is proposed when local applications and iontophoresis treatment are ineffective or when they are abandoned by the patient because they are too demanding. It is especially suitable for hyperhidrosis of the armpits because injections can be very painful in the hands and feet requiring delicate anesthesia and can cause muscle weakness. It consists in blocking sweat secretions by « anaesthetizing » the nerve that leads to the muscle and thus the sweat gland that no longer receives stimuli. Being as if paralyzed, they no longer works and therefore no longer produces sweat. There is also the Miradry treatment, which consists in administering ultra-short waves in the sweat glands, which generate heat and cause thermolysis (decomposition by heat) of these glands. A local anaesthetic is applied and this treatment can be repeated 2 to 3 times for an optimal effect. It is mainly used for hyperhidrosis of the armpits. Another possibility is the laser, which will also destroy the sweat glands by heat. As a last resort, surgical interventions. Surgeons either use excision of the eccrine sweat glands from the armpits by removing a large portion of the skin from the armpits (with the underlying apocrine glands) or they use a more invasive procedure: transthoracic endoscopic sympathectomy. This technique consists in pinching the sympathetic nerve located along the spine using a clip or cutting it off. This interruption of the nerve pathways prevents the sweat glands from producing sweat. And finally, for cases of generalized hyperhidrosis, there are oral medications: anticholinergics. These oral medications, such as glycopyrollate and propanthéline, block the action of acetylcholine. This chemical messenger stimulates a host of biological reactions, including sweat production. They are rarely used because of side effects (dry mouth, constipation, loss of taste, dizziness, etc.). Sometimes tranquilizers, antidepressants or even cognitive-behavioural therapies may be recommended when the psychic component is important or in other cases, beta-blockers, calcium channel blockers, non-steroidal anti-inflammatory drugs may be used.
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